18, rue Visconti

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Histoire

L'histoire du terrain de cette maison se confond avec celle du petit Pré-aux-Clercs jusqu'en 1540-43. En 1543, Pierre le Clerc qui avait acquis le Pré de l'Université signe deux sous-baux l'un pour un large terrain à Martin Frette, l'autre pour un tout petit, à Nicolas Delamarre. Rapidement, ces deux lots furent fusionnés par Thomas de Burgensis qui y fit bâtir une grande maison, la seule à l'époque, à avoir son entrée principale rue des Marais. La propriété allait dont du coin de la rue Bonaparte jusqu'au numéro 16 inclus et était profond de la même profondeur que les parcelles actuelles du 16 au 26, rue Visconti. Elle était composée de deux corps de logis en aile, avec cour au milieu et jardin derrière.


Forme du petit Pré-aux-Clercs superposée au cadastre actuel, et les 11 lots tracés par Pierre le Clerc. Les lots orange et vert
en haut à gauche de l'image ont été fusionnés entre 1550 et 1570 pour constituer une seule et même grande propriété.


La grande propriété est connue pour avoir été habitée par Nicolas le Vauquelin des Yvetaux. En 1658, Jacques le Maçon, Sieur de la Fontaine achète la maison et la détruit. Il fait reconstruire 3 maisons. Elles seront saisies et partagées en 7 lots qui forment aujourd'hui le 17 et 19, rue Bonaparte, et les numéros 16 à 24 de la rue Visconti.

Maison bâtie en 1682. Façade composée de cinq travées et de quatre étages carrés. Porte cochère. Soubassement en pierre de taille. Appuis de fenêtre en fer forgé Louis XIV. Maison faisant partie d'un lotissement du milieu du XVIIème siècle, réalisé sur le terrain de l’hôtel de Vauquelin. Edifice référencé in Babelon Jean-Pierre, "Demeures parisiennes sous Henri IV et Louis XIII", éd. Hazan, Paris, 1991



Lignée complète des propriétaires du 18, rue Visconti de 1540 à 1950
Réalisée grâce aux données collectées aux Archives de Paris (sommier foncier), Archives Nationales (Déclarations au Terrier, Minutier Central, Mémoire sur le petit Pré-aux-Clercs) et Bibliothèque Historique de la Ville de Paris (Atlas de Censive de l'Université).

L'histoire du terrain de cette maison se confond avec celle du petit Pré-aux-Clercs jusqu'en 1540-43 (voir l'Histoire de la rue Visconti). En 1543, Pierre le Clerc qui avait acquis le Pré de l'Université signe deux sous-baux l'un pour un large terrain à Martin Frette, le 4 octobre, l'autre pour un tout petit, à Nicolas Delamarre le 9 octobre. Alors que le terrain de Delamarre semble rester à l'état de jardins, Frette aurait construit sa maison sur le sien.

Toujours est-il que "quelque peu de temps après" Thomas de Burgensis rachète les deux terrains et y fait bâtir une grande maison, la seule, à l'époque, dont l'entrée principale était rue des Marais. La propriété allait donc du coin de la rue Bonaparte jusqu'au numéro 16 inclus et était profonde de la même profondeur que les parcelles actuelles du 16 au 26, rue Visconti. Elle était composée de deux corps de logis en aile, avec cour au milieu et jardin derrière.

Sa fille, Jeanne de Burgensis et veuve du sieur Hiérôme de Berzeau en hérita et en fit don le 5 septembre 1576 à son fils, Hiérôme de Berzeau sieur de la Marcilière. Celui-ci vendit la maison à Claude le Bret le 11 janvier 1602, qui la revendit le 28 mars 1607 à Mr Nicolas le Vauquelin, sieur des Yvetaux et de Sacy, Conseiller d'Etat.

Ce dernier eut son heure de gloire pour ses frasques et, connu comme étant un médiocre poète, il fit des envieux avec sa maison retirée à la limite de la ville, tant et si bien qu'il fut surnommé le "dernier des hommes".

Des Yvetaux fit don de sa maison à son neveu, Nicolas le Vauquelin de Sacy et à sa femme Marguerite Dupuys à l'occasion de leur contrat de mariage le 17 octobre 1644. Nicolas le Vauquelin de Sacy la revendit le 30 décembre 1658 à Jacques le Maçon, sieur de la Fontaine, Intendant et Contrôleur Général des Gabelles de France. Celui-ci fit démolir la maison, et en fit construire trois nouvelles. Les créanciers du Mr de la Fontaine saisissent ses biens vers 1670-80 et font démolir les trois éphémères maisons et redéfinissent 7 lots à savoir le 17 et 19, rue Bonaparte, et les numéros 16 à 24 de la rue Visconti.

La parcelle du 18, rue Visconti est achetée aux créanciers le 17 janvier 1682 par Antoine de Massanes, Secrétaire du roi. Rapidement, ses 3 fils Antoine, Auguste et Jacques en héritent. La propriété est attribuée à Auguste qui décède sans descendant direct. La propriété revient à Guy-Antoine Pape, Marquis de St Auban, unique hérituer d'Auguste, qui passera déclaration de propriété le 18 juillet 1714.

Dix-sept ans plus tard, le 31 mars 1731, le Marquis de St Auban vend la maison à Adam-François de Vaudin, sieur de Lombreuil. Madeleine Nodot, sa veuve, en héritera et conservera la propriété jusque vers 1735, date à laquelle elle la vend à René Joseph Mesnet. Mr Mesnet et ses héritiers la garderont plus de 50 ans avant qu'elle ne soit adjugée par licitation, le 16 janvier 1790, à Louis-Marie Prud'homme, imprimeur-Libraire et homme de lettres.


Signature de Louis-Marie Prud'homme en 1790.


Ce dernier se rendra vite compte que la maison du 18 est en très mauvais état et que la partie au dessus de la porte cochère menace de s'effondrer. Il refusera de prendre en charge les réparations dont les frais seront finalement déduits du prix de la maison. Mr Prud'homme et sa femme, Marie-Adélaïde Meusnier vendront la maison près de 40 ans après, le 17 février 1829 à Sulpice Breton, marchand de vin et Marie Desnoyelles sa femme.

En 1860, à 4 mois d'intervalle, Mme puis Mr Breton décèdent. Leur fils revendra le 18, rue Visconti à Jean Engel, relieur et Eve Schlaech, sa femme, le 26 juillet de la même année. Les héritiers de Jean Engel conserveront la maison au moins jusqu'au 31 mars 1936, date à laquelle Marie-Louise Engel, arrière petite fille de Jean, la reçoit à l'issue d'un partage.


Galerie

Porche du 18, rue Visconti par Eugène Atget en 1910.
Porte du 18, rue Visconti, aujourd'hui.
Cadastre (plan du rez-de-chaussée) levé par Philibert Vasserot au cours de la première moitié du 19e siècle.


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