Passages de la rue Visconti vers les rues voisines
Il existe quelques passages discrets qui permettent ou permettaient aux "initiés" de passer de la rue Visconti aux rues des Beaux-Arts ou Jacob à travers les pâtés de maisons. Certains de ces cheminements secrets ont disparu, mais d'autres deumeurent... A- Passage vers la rue des Beaux-Arts : souvenir de l'Hôtel de la Rochefoucauld Jusqu'au début du XIXe siècle, l'hôtel de la Rochefoucauld occupe toute la largeur de l'îlot nord à l'emplacement de la rue des Beaux-Arts et ses murs sont mitoyens des immeubles pairs de la rue Visconti. Pour le service, l'hôtel a un accès direct à l'ancienne rue des Marais via les immeubles numérotés 8, 10 et 12 qui avaient été rachetés, rattachés à l'hôtel et transformés en dépendances. Cadastre levé par Vasserot au début du XIXe siècle de l'immeuble qui a un débouché à la fois sur le 10-12, rue Visconti (en bas) et sur le 3bis, rue des Beaux-Arts (en haut). En 1825, la rue des Beaux-Arts est percée à travers les ruines de l'hôtel. En dépit du nouveau lotissement, le 10-12 et le 3bis, rue des Beaux-Arts forment une parcelle cadastrale unique. Les bâtiments sont alors utilisés comme entrepôts et bains publics. Aujourd'hui, le passage subsiste. Au fond de la cour du 3bis, rue des Beaux-Arts, une petite porte codée donne accès à un couloir qui débouche, après un coude sur la droite, sur la petite cour arborée du 10-12, rue Visconti. Traversée de l'îlot nord depuis la cour du 3bis, rue des Beaux-Arts (en haut à gauche) par la petite porte codée qui donne accès au couloir (haut à droite) qui débouche sur la cour du 10, rue Visconti (milieu à gauche ; on voit dans le coin supérieur gauche les branches de l'érable du square Bernard-Palissy) de laquelle on passe à la cour du 12 puis dans le passage de porte cochère (en bas à droite) et enfin, on débouche rue Visconti (photo du bas). B- Passage vers la rue Jacob par le bois Visconti Il y a quelques années encore, le parc arboré du 26, rue Jacob était facilement accessible. Le personnel des éditions JNF Production (17-19, rue Visconti) allait y déjeuner régulièrement. Le rez-de-chaussée du 17-19, rue Visconti donne accès à un passage le long de la façade arrière du bâtiment, qui est séparé du parc du 26, rue Jacob par une simple grille. La porte pratiquée dans la grille est aujourd'hui verrouillée. Jardin du 26, rue Jacob (cliché B.E.-R.). C- Passage vers la rue Jacob par le 21, Visconti La parcelle du 21, rue Visconti et celle du 28, rue Jacob n'en formaient qu'une jusqu'en 1665 (voir la page du 21 pour plus de détails). Deux maisons avaient été constuites, l'une sur la rue des Marais (aujourd'hui Visconti), l'autre sur la rue du Colombier (rue Jacob). A l'arrière des bâtiments, les jardins ou cours étaient donc mitoyens. Ainsi au début du XIXe siècle, un simple mur de cloture séparait les deux parcelles. Mr Reblet, propriétaire de l'immeuble du 28, rue Jacob, appelé à l'époque l'hôtel du Parc Royal, avait signé un bail pour louer des locaux au 21, rue Visconti. Ce bail, pour faciliter l'accès au locataire, contenait l'autorisation de créer un passage dans le mur, avec obligation de le boucher à l'expiration du bail. Pendant l'été 2008, les travaux de ravalement du 28, rue Jacob dévoilent des traces de porte dans le mur de séparation d'avec le 21, rue Visconti (cliché B.E.-R.). En 1885, les filles du Dr Poumiès autorisent leur locataire du rez-de-chaussée, Mr Moeglin, à construire un atelier au fond de la cour. Cette construction, qui abrite aujourd'hui les Editions du Désastre, est adossée au mur mitoyen et empêche définitivement tout nouveau passage ! D- Passage vers la rue Jacob par le 23 Lors de la reconstruction du 23, rue Visconti, il avait été envisagé de "faire cour commune" avec le 30, rue Jacob dont les parcelles, jadis, ne faisaient qu'une. Un réglement pour l'usage de la cour avait même été projeté. Cela n'a visiblement pas marché puisqu'aujourd'hui, si les deux cours se font effectivement face, elles sont bel et bien séparées par une haute grille. Il n'est donc pas possible de rentrer par le 23, rue Visconti pour déboucher sur la rue Jacob. E- Passage vers la rue de Seine par une servitude Il existe entre le square Bernard-Palissy et le 6 rue Visconti, un petit couloir qui est une étrange servitude de l'immeuble du 20 rue de Seine. L'origine de cette servitude se perd dans la nuit des temps... Cadastre levé par Vasserot au début du XIXe siècle pour l'immeuble du 20, rue de Seine (à gauche de l'image) et qui a une servitude sur la rue Visconti entre le 6 et le square Bernars-Palissy (en haut à droite). Extrait de l'Atlas de la Censive de l'Université (en rose) datant de 1753 et sur lequel on voit la même parcelle (colorée en jaune) avec la servitude. La proximité de l'hôtel de la Rochefoucauld (le numéro 45 de l'Atlas) explique peut-être l'origine de cette servitude. Il existe donc un passage possible entre la rue Visconti et la rue de Seine, mais celui-ci est réservé au propriétaire de l'immeuble ! Passages impossibles ! Toutes les autres parcelles ont une histoire indépendante de leurs voisines et aucun passage n'a jamais existé. Ainsi, sauf erreur de ma part, il n'existe pas d'autres passages, fussent-ils théoriques. Baptiste Essevaz-Roulet (courriel : b.essevaz-roulet@ruevisconti.com)
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