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Rubrique Végétale


Pensée sauvage devant le 13, rue Visconti (photo B.E.-R.).


Introduction

En plein coeur d'une capitale urbaine à souhait, le végétal se fait rare, donc remarquable. Profitons-en pour remarquer les espèces qui nous entourent, mine de rien. Il existe par exemple de nombreux arbres dans les deux blocs de la rue Visconti, cachés pour la plupart. Où sont-ils ? Combien sont-ils ? Le Bois Visconti méconnu des habitants mais certainement pas anonyme en compte la grande majorité. Outre les arbres, il existe, bien sûr de nombreux autres végétaux, des herbes folles aux plantes d'appartement... nous n'en ferons pas l'inventaire ! Contentons-nous de relever les aspects sympathiques de la flore de la rue Visconti.




La vigne vierge du 21, rue Visconti (clichés BER).


Une autre vigne vierge prospère au 34, rue de Seine.


Vigne vierge du 34, rue de Seine. Photographies © Christian Chevalier.




Le rythme des saisons rue Visconti

Printemps
Eté
Automne
Hiver
21, rue Visconti, clichés BER
Bois Visconti coté ouest
Clichés © Christian Chevalier


Le Bois Visconti

Le Bois Visconti est un ensemble de jardins arborés contigus dans le pâté de maisons sud de la rue Visconti. C'est un terrain d'environ 2 000 m² qui comprend les jardins du 34, rue de Seine et du 20, 22 et 26 rue Jacob. Les arbres de ces jardins forment un véritable bois imposant mais strictement invisible depuis les rues alentours. Un si grand espace de jardins est rare dans le quartier Saint-Germain-des-Prés. Le Bois Visconti est même le plus grand espace vert privé du quartier.

Le Bois Visconti vu par satellite (source : Google Maps). Le Bois réunit en fait quatre grands jardins privés (cliquer sur la miniature à gauche pour voir le découpage). Il s'agit d'un souvenir du petit Pré aux Clercs : la majeure partie du Bois Visconti n'a jamais été bâtie.


Aussi incroyable que cela puisse paraître, le Bois Visconti est ce qu'il reste des jardins créés lors du lotissement du petit Pré-aux-Clercs de 1550 à 1600. A cette époque, l'Abbaye Saint-Germain-des-Prés et l'Université qui se partagent cet espace, lotissent le terrain, nu depuis toujours, en découpant des parcelles dont la partie sur rue est construite et la partie arrière est conservée en jardins. Malgré le morcellement continuel des jardins au cours des siècles suivants, il en reste aujourd'hui ce grand « parc » vert, qui n'a donc jamais été bâti !


Panorama géant du Bois Visconti par Christian Chevalier. Pris depuis un toit de la rue Visconti, il montre la partie sud de l'îlot. On commence à droite par le 34, rue de Seine, puis au milieu, on est face au 20, rue Jacob, et enfin, à droite, on retrouve la rue Visconti (©Christian Chevalier).


Bien que hermétiquement caché aux passants des rues alentours, le Bois Visconti n'est pas inconnu. Dès le XVIIe siècle, le poète Saint-Amant dédie un sonnet à Mr Desyvetaux (tout deux habitaient rue des Marais, aujourd'hui rue Visconti) dans lequel il vante son « beau jardin » et son « trésor feuillu ». C'est ensuite Georges Cain, dans Le Figaro du 8 mai 1906 qui en parle en ces termes : «Par les fenêtres s'entrevoient des cimes d'arbres, et derrière presque toutes ces vielles demeures mélancoliques surgissent des coins de verdure où sifflent les merles ». Le Bois Visconti est ensuite qualifié de « petit parc sauvage » par Georges Pillement, de « jardin sauvage à l'anglaise avec les plus grands arbres dans le bois le plus dense de la rive gauche » par le New York Times, d'« étrange paix végétale » dans la revue Masques... Colette en parle comme d'un « repaire de feuilles agitées » regrettant de ne pouvoir apercevoir de sa fenêtre du 28, rue Jacob « que la pointe d'un arbre ». Nous n'évoquerons pas ici la quantité phénoménale de célébrités qui l'ont fréquenté à l'époque de Natalie Barney (voir pour cela, et pour les références des citations, la page consacrée au temple de l'Amitié).


Vue panoramique du Bois Visconti depuis la rue de Seine. Les immeubles de droite donnent rue Visconti, et les immeubles de gauche, rue Jacob. En face, le bâtiment sur cour du 20, rue Jacob barre le Bois en partie (cliché ©Christian Chevalier).




Le Bois Visconti photographié

Quasiment personne n'a jamais pu visiter l'ensemble du Bois Visconti. La plupart du temps, les habitants du quartier en ont aperçu une partie à travers des fenêtres, par dessus un toit, où depuis l'appartement d'un voisin. La galerie ci-dessous montre donc ce Bois Visconti sous toutes les coutures et dans tous ses états : on commence par visiter le jardin vers la rue de Seine, puis celui du 20, rue Jacob, puis celui du 22 et du 26, rue Jacob, puis on termine par la vue de l'extrémité est du Bois Visconti vu depuis le 21, rue Visconti.

Jardin du Bois Visconti, coté est
(cliché ©Christian Chevalier).
Jardin du Bois Visconti, coté est
(cliché ©Christian Chevalier).
Jardin du Bois Visconti, coté est
(cliché ©Christian Chevalier).
Jardin du Bois Visconti, coté est
(cliché ©Christian Chevalier).
Jardin du Bois Visconti, coté est
(cliché ©Christian Chevalier).
Jardin du Bois Visconti, coté est
(cliché ©Christian Chevalier).
Jardin du Bois Visconti, coté est
(cliché ©Christian Chevalier).
Jardin du Bois Visconti, coté est
(cliché ©Christian Chevalier).
Jardin du Bois Visconti, coté est en direction du 20, rue Jacob (cliché ©Christian Chevalier).
Arbres coté rue Jacob (cliché ©Christian Chevalier). Arbres coté rue Jacob (cliché ©Christian Chevalier). Arbres coté rue Jacob (cliché ©Christian Chevalier).
Jardin du Bois Visconti vers la rue de Seine coté rue Visconti (cliché ©Armelle Roux de Bézieux). Bâtiments coté rue Visconti et rue de Seine (cliché ©Armelle Roux de Bézieux). Jardin du Bois Visconti vers la rue de Seine et 5-7 rue Visconti (cliché ©Armelle Roux de Bézieux).
Arbres vers l'est, coté rue Jacob (cliché ©Christian Chevalier). Bâtiments à l'est du Bois Visconti (à gauche) et jardin (cliché ©Marie-Capucine Pénicaud). Jardin du Bois Visconti avec au fond, l'arrière des immeubles de la rue Jacob
(cliché ©Marie-Capucine Pénicaud).
Arrière des immeubles de la rue Visconti à droite et jardins du 20, rue Jacob (cliché ©Christian Chevalier). Arrière des immeubles 5 à 9, rue Visconti (cliché ©Christian Chevalier).
Arrière des bâtiments du 7-9, rue Visconti, vus à travers les arbres depuis le coté rue Jacob (cliché ©Christian Chevalier). Arrière des bâtiments du 7-9, rue Visconti, vus à travers les arbres depuis le coté rue Jacob (cliché ©Armelle Roux de Bézieux). Arrière des 5 à 19, rue Visconti à droite et jardins du 20, rue Jacob
(cliché ©Christian Chevalier).
Immeubles coté rue Jacob depuis le Bois Visconti (cliché ©Christian Chevalier). Immeubles coté rue Jacob depuis le Bois Visconti (cliché ©Christian Chevalier). Arrière du 7-9 et du 11, rue Visconti
(cliché ©Christian Chevalier).
Jardin du 20, rue Jacob vu en direction de l'est (cliché ©Christian Chevalier). Jardin du 20, rue Jacob vu en direction de l'est (cliché ©Christian Chevalier). Jardin du 20, rue Jacob vu en direction de l'est (cliché ©Christian Chevalier).
Jardin du 20, rue Jacob vu en direction de l'est (cliché ©Christian Chevalier). Jardin du 20, rue Jacob vu en direction de l'est (cliché ©Christian Chevalier). 20, rue Jacob et temple de l'Amitié depuis le 34, rue de Seine (cliché ©Christian Chevalier).
Vue du 20, rue Jacob vu en direction de l'ouest (cliché ©Christian Chevalier). Vue du 20, rue Jacob vu en direction de l'ouest ; les arbres ont été coupés depuis (cliché ©Christian Chevalier). Vue du 20, rue Jacob vu en direction de l'ouest ; les arbres ont été coupés depuis (cliché ©Christian Chevalier).
Arrière des immeubles rue Visconti et jardin du 20, rue Jacob avec le temple de l'Amitié (cliché ©Christian Chevalier). Temple de l'Amitié
(cliché ©Christian Chevalier).
Vue du 20, rue Jacob vu en direction de l'ouest (cliché ©Christian Chevalier).
Arbres à l'est du Bois Visconti (cliché BER). Temple de l'Amitié à travers les arbres à l'est du Bois Visconti (cliché BER).
Jardin du 20, rue Jacob vu en direction de l'est (cliché BER). Jardin du 20, rue Jacob vu en direction de l'est (cliché ©Christian Chevalier). Jardin du 22, rue Jacob (cliché ©Christian Chevalier).
Jardin du 22, rue Jacob (cliché ©Christian Chevalier). Temple de l'Amitié depuis le 22, rue Jacob (cliché ©Christian Chevalier). Temple de l'Amitié depuis le 22, rue Jacob (cliché ©Christian Chevalier).
Jardin du 26, rue Jacob et arrière du 17-19, rue Visconti (cliché ©Christian Chevalier). Jardin du 26, rue Jacob et immeuble du 22, rue Jacob (cliché BER). Jardin du 26, rue Jacob ; le mur gris à gauche est l'arrière du temple de l'Amitié (cliché BER).
Jardin et bâtiment du 26, rue Jacob
(cliché BER).
Jardin du 26, rue Jacob (cliché BER). Jardin et bâtiments du 26, rue Jacob
(cliché BER).
Bois du 26, rue Jacob ; le mur à gauche est l'arrière du temple de l'Amitié (cliché BER). Jardin et bâtiments du 26, rue Jacob
(cliché ©Christian Chevalier).
« L'arbre le plus vieux de Paris », 26, rue Jacob
(cliché ©Christian Chevalier).
Bâtiments sur jardin 26, rue Jacob (on voit une partie du 21, rue Visconti en haut à gauche de l'image)
(cliché ©Christian Chevalier).
17-19, rue Visconti et jardin du 26, rue Jacob (cliché ©Christian Chevalier). 17-19, rue Visconti et jardin du 26, rue Jacob (cliché ©Christian Chevalier).
17-19, rue Visconti et jardin du 26, rue Jacob ; l'arrière du temple est à droite de l'image (cliché ©Christian Chevalier). 17-19, rue Visconti et jardin du 26, rue Jacob (cliché ©Christian Chevalier). Jardin et bâtiments du 26, rue Jacob
(cliché BER).
Jardin et bâtiments du 26, rue Jacob
(cliché BER).
Jardin et bâtiments du 26, rue Jacob
(cliché BER).
Jardin et bâtiments du 26, rue Jacob
(cliché BER).
Jardin et bâtiments du 26, rue Jacob
(cliché BER).
Jardin et bâtiments du 26, rue Jacob
(cliché BER).
Extrémité est du Bois Visconti vue depuis le 21, rue Visconti (cliché BER).
Extrémité est du Bois Visconti vue depuis le 21, rue Visconti (cliché BER).




Répartition des arbres



Si vous souhaitez signaler l'existence d'autres arbres ou végétaux particuliers, voyez la page "Contribuer".



Identification des essences

Aujourd'hui, près d'une cinquantaine d'arbres ont été identifiés dans les deux pâtés de maisons qui bordent la rue Visconti. Philippe Glwx., notre consultant en botanique des Jardins du Luxembourg, a commencé à dresser la liste des essences locales, complétée par les informations données par Christian Chevalier. Voici le résultat de leurs investigations :


Adresse
Essence
Nom
Taille
Nombre
Remarque
Square Bernard Palissy Erable sycomore Acer pseudo platanus Adulte
1
Essence de friche
10, rue Visconti Robinier Faux Acacia Robinia pseudacacia Adulte
1
fusin ou éléagnus Adulte
1
21, rue Visconti Bouleau Betula verrucosa Adulte
1
Noyer Juglans nigra Arbuste
1
If Taxus baccata Arbuste
1
Peuplier Populus Arbuste
1
26, rue Jacob Marronnier Aesculus hyppocastanum Adulte
1
Erable sycomore Acer pseudo platanus Adulte
13
Essence de friche
Catalpa Bignonioides Adulte
1
Sureau noir Sambuscus nigra Adulte
1
Platane Adulte
1
12, rue Jacob Erable sycomore Acer pseudo platanus Adulte
1
Essence de friche
Néflier du Japon Eryobothria japonica Adulte
1
En limite de rusticité
Frêne commun Fraxinus excelsior Adulte
2
Essence de friche
21, rue Bonaparte Catalpa Bignonioides Adulte
1
3bis, rue des Beaux-Arts Paulownia Paulownia tomentosa Adulte
1
4, rue Visconti Figuier Ficus carica Adulte
1
Néflier du Japon Eryobothria japonica Adulte
1
En limite de rusticité
Erable sycomore Acer pseudo platanus Adulte
1
Essence de friche
32 à 36, rue de Seine Erable Sycomore Acer pseudo platanus Adulte
2
Essence de friche
Robinier Faux Acacia Robinia pseudacacia Adulte
1
Bouleau Betula verrucosa Adulte
2
20, rue Jacob Saule Arbuste
5
Robinier Faux Acacia Robinia pseudacacia Arbuste
2
Gleditsia triacanthos Arbuste
1
Erable sycomore Acer pseudo platanus Adulte
2
Essence de friche
TOTAL
49


Par essence de friche, on entend espèces généralement colonisatrices, qui poussent spontanément. L'érable du square Bernard-Palissy était à l'origine un arbuste sauvage qui poussait derrière la palissade de bois qui fermait le terrain vague. Cela signifie simplement que les arbres en question n'ont pas été plantés par l'homme. On peut en déduire que les jardins de l'îlot sud qui abritent aujourd'hui quantité d'érables, n'ont pas été entretenus à une époque, la végétation y poussait de manière sauvage.

Par limite de rusticité, on entend limite de territoire naturel. A cette latitude, le néflier peut être facilement être tué par un hiver trop froid. Ceux qui poussent en ville subsistent sans doute grâce au fait qu'ils sont entourés de près par des immeubles qui maintiennent toujours une température positive, un nanoclimat en quelque sorte !


Baptiste Essevaz-Roulet
Contact :
webmaster@ruevisconti.com