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La rue Visconti dans la littérature



La rue Visconti est le théâtre de plusieurs scènes dans la littérature,
sans doute par la grâce de son aspect pittoresque et mystérieux.
Basile Pachkoff, L'enfer de la rue Visconti, poème 146, 1998.
Cloches rue Visconti, Fagus, "Les Ephémères", 1925.
Il s'agit d'un très beau poème de Fagus en 11 strophes de 4 vers dédié à la rue Visconti et aux souvenirs du quartier.

Lire ici le texte intégral.
Une Bombe Rue Visconti, Jacques Audiberti, La Nouvelle Nouvelle Revue Française, 1er février 1953.
Dans un court texte de deux pages, Jacques Audiberti illustre la misère et la solitude en mettant en scène une pauvre concierge de la rue Visconti, qui est renvoyée chez elle après avoir été hospitalisée et qui préfère se jeter par la fenêtre du 6e étage que mourir seule. La bombe en question, c'est le corps plein d'antibiotiques d'"Henriette", la concierge, qui "bombarde" la rue Visconti...
Colette habita de 1893 à 1901 avec son mari Willy au troisième étage du 28, rue Jacob, dans un appartement dont les fenêtres donnaient sur la cour du 21, rue Visconti.


Claudine à Paris, Colette, 1901. Voir la vue de "la porte basse, obscure" du 21, rue Visconti depuis les fenêtres de Colette.
Dans Les Misérables, Victor Hugo parle de l'inondation de 1802 et cite la rue Visconti en ces termes : "La fange (...) pénétra (...) rue des Marais où elle s'arrêta à une longueur de 109 mètres précisément à quelques pas de la maison qu'avait habité Racine". Une distance de 109 m depuis la rue de Seine correspond à la limite entre les numéros 18 et 20 de la rue.


Dans "Le Parfum" best sellers de Patrick Süskind, Grenouille, le héros, y commet son premier meurtre, celui de la jeune fille aux mirabelles. Au terme d'un parcours soigneusement documenté par l'auteur, Grenouille "pris à droite par la rue des Marais une ruelle encore plus sombre, s'il se pouvait, et large à peine d'une brassée..." L'auteur décrit ensuite un immeuble à droite en arrivant de la rue de Seine dont l'entrée est basse et dotée d'une petite arrière-cour... De quel immeuble s'agit-il ?
Léo Ferré, Saint-Germain-des-Prés

"Vous qui passez rue de l'Abbaye,
Rue Saint-Benoît, rue Visconti,
Près de la Seine
Regardez l'Monsieur qui sourit
C'est Jean Racine ou Valéry"
(cliquer sur l'image pour obtenir le texte entier)
Nino Ferrer, Claire

"Au coin de la rue Visconti
Où j'avais ma chambre et mon lit
J'ai connu la mélancolie
D'un décor qui n'a pas changé
Les murs sont gris comme ils l'étaient
Il y faisait très chaud l'été
Le vent soufflait dans l'escalier
Comme un orgue de Barbarie."
(cliquer sur l'image pour obtenir le texte entier)
Le Petit Pierre, Anatole France

"Mes parents me trouvaient un peu jeune et trop délicat de santé pour m' envoyer en pension, et ils jugeaient avec raison les petites écoles du quartier malpropres et désordonnées. Mon père était revenu très mal édifié notamment de ce qu' il avait vu dans une institution de la rue des Marais Saint-Germain, où, au fond d' une salle noire d' encre et de poussière, sordide et puante, un magister apoplectique, étouffant de graisse et de fureur, tenait agenouillés au pied de sa chaire une douzaine d' enfants, coiffés du bonnet d' âne, et menaçait de ses verges le reste de la classe, trente petits polissons qui, riant, pleurant, hurlant tous à la fois, se jetaient à la tête leurs encriers, leurs paniers et leurs livres."

De quelle institution s'agit-il ?
Champfleury, les aventures de Mlle Mariette

"Gérard, je suis obligée de ne plus demeurer avec toi ; mais, si tu veux venir, tu me feras plaisir. Demande Madame Roux, rue des Marais Saint-Germain, n.14.
La rue des marais est à deux pas de la rue Saint-Benoît ; Gérard y courut, ne s' expliquant pas un changement de nom et d' adresse si subit. Mariette vint ouvrir elle-même, habillée d' un élégant peignoir blanc.
...
A peine avait-il fait quelques pas, que Gérard tourna la tête par un mouvement dont il ne se rendit pas compte : la rue des marais est étroite, assez mal éclairée ; cependant il put s' apercevoir que Charles s' était arrêté également."
Dans Le Menteur (Acte II, scène IV), présenté pour la première fois en 1642, Corneille évoque les transformations spectaculaires du Pré-aux-Clercs :

DORANTE
Paris semble à mes yeux un Pays de Romans,
Je croyois ce matin voir un Isle enchantée :
Je la laissai déserte, et la trouve habitée :
Quelqu'Amphion nouveau, sans l'aide des Maçons,
En superbes Palais a changé ses buissons.

GERONTE
Paris voit tous les jours de ces métamorphoses ;
Dans tout le Pré-aux-Clercs, tu verras mesmes choses ;
Et l'Univers entier ne peut rien voir d'égal
Aux superbes dehors du Palais Cardinal :
Toute une Ville entière, avec pompe bâtie
Semble d'un vieux fossé, par miracle sortie.
Théodore Agrippa d'Aubigné fait passer, en 1616, son Baron de "Les aventures du Baron de Foeneste" par la rue Visconti, à l'époque, rue des Marais :

Le Capitaine Frisquet me dit à la rue de Seine : Baron, je vous veux faire voir ensemble, Monroud et vous. Je répondis : je l'accepte, cavalier. Incontinent il me mena par la rue des Maraiz, que nous autres appelons le petit Genève... Quand je vis qu'il me passait au Pré aux Clercs, je demande : A quel cabaret me menez-vous boire ?... - A l'enseigne de la bataille, dit Frisquet.
Livre III, Chapitre XIII.

Pour information, le Baron, dans le livre est catholique et Gascon : lorsqu'il dit "que nous autres appelons le petit Genève", c'est sur un ton dédaigneux.