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Histoire de la rue Visconti


Paris s'est construit autour de l'île de la Cité qui permettait un franchissement aisé du fleuve au niveau de l'actuel Petit-Pont. A l'époque de la domination romaine, convergeaient donc vers ce point de passage plusieurs grands axes de transit. L'axe majeur était l'axe nord-sud correspondant à l'actuelle rue Saint-Jacques. La route de l'est, vers l'Italie, passait, quant à elle, par la place d'Italie, la rue Mouffetard avant de rejoindre la rue Saint-Jacques près de la Seine. Enfin, l'axe ouest longeait la Seine à bonne distance, hors des zones humides (grosso modo à la hauteur du boulevard Saint-Germain), puis rejoignait le passage de la Seine par ce qui est aujourd'hui la rue Saint-André-des-Arts.

Environ 500 m avant de rejoindre la Seine, ce "chemin de l'ouest" passait devant un lieu de culte, auquel les textes font référence comme étant un temple d'Isis (bien qu'il n'existe pas de preuve que ce soit cette divinité qui y ait été adorée), à l'emplacement de l'actuelle église Saint-Germain-des-Prés. Ce lieu de culte profitait d'une position légèrement plus haute qu'aux alentours (un "mamelon" aujourd'hui difficilement perceptible car en partie arasé par les opérations de voirie) et à l'abri des crues annuelles. C'est sur les terrains qui sont compris entre ce temple et la Seine que seront construites la rue Visconti et les rues environnantes.


Centre de Paris après la domination romaine. L'axe nord-sud (future rue Saint-Jacques), à droite de la carte, est l'axe majeur de transit.
Le chemin de l'ouest, en bas de l'image, passe tout près du temple d'Isis puis rejoint la rue Saint-Jacques près de la Seine.


Il s'agit d'une prairie souvent inondée, plus basse qu'aujourd'hui de 4 m environ. Avant le Xe siècle ce terrain est connu sous le nom de Clos de Laas, grand espace plein de vignes et de jardins, qui s'étendait en gros de la rue Bonaparte jusqu'au Petit-Pont.

Le nom de ce territoire a été diversement écrit : Laas, Laes, Lias ou Liaas... Plusieurs historiens se sont risqués à l'interpréter : il viendrait du vieux français lassie, pour "bas-côtés d'une grange", ou du gaêl "laes" pour "brûlé", en référence aux incendies allumés par les Normands, ou encore le nom pourrait venir d'une expression du type "Jardins de l'arx", larx étant une citadelle ou un palais romain. Pourtant, il suffit de consulter les ouvrages de référence en matière de toponymie pour trouver une explication plus simple : le mot laas vient du bas latin "haga" ou "haia", d'origine germanique, signifiant "haie", "enclos", "enceinte". Or, la signification de "haie" au Moyen-Age est large et peut désigner une palissade, un terrain boisé servant de zone de défense, un glacis, un parc clôturé pour le gibier ou encore un espace clôturé dans une ville. Les terres de Laas (prononcer "Lâ") correspondraient alors tout simplement à un espace délimité par des haies vives. Cette explication semble plus plausible que celles qui tentent d'y trouver une signification plus pointue.





Après la période romaine, vers 550, Childebert fonde l'abbaye Saint-Germain sur les ruines du temple d'Isis, alors appelé Locotice, et lui cède le clos de Laas. L'abbaye en avait déjà loué la partie est (vers la Cité) en 1179, mais la partie ouest était encore couverte de vignobles et tout au plus pouvait-on voir au bord du fleuve, quelque cabanes destinées aux pêcheurs qui devaient entretenir l'abbaye en poissons pour avoir le droit de pêcher sur leurs berges.

Au milieu des terres de l'abbaye, l'Université de Paris possède un territoire peu étendu appelé le Pré-aux-Clercs. On ne sait rien de la façon dont ce morceau de terre est passé de la propriété de l'abbaye à celle de l'Université. Cette dernière se plait à raconter qu'elle le tient d'un don de Charlemagne, mais il s'agit sans doute d'une légende. Toujours est-il que la première mention du Pré-aux-Clercs date de 960.

Ce terrain débute aux flancs ouest et nord de l'abbaye et s'étire en pointe vers l'ouest de part et d'autre de la rue de l'Université (d'où son nom...) jusqu'à l'actuelle Assemblée Nationale. Il est coupé en deux parties par un ruisseau (la Noue) dont le cours suit l'actuelle rue Bonaparte. A l'est de la Noue et au nord de l'abbaye, c'est le petit Pré-aux-Clercs, et le reste, à l'ouest est le grand Pré-aux-Clercs.


Forme du grand Pré-aux-Clercs (vert foncé) et du petit Pré-aux-Clercs (vert clair) appartenant à l'Université, avant 1368,
sur un fond de carte plus récent. Les terres environnantes sont propriété de l'abbaye Saint-Germain-des-Prés.


les Ecoliers de l'Université (appelés autrefois clercs) viennent s'y détendre pendant leurs périodes de repos et c'est la raison pour laquelle on finit par appeler la zone "le Pré-aux-Clercs". Le Pré-aux-Clercs devient à la fois terrain de jeu et de défoulement pour les Ecoliers de l'Université, terre de promenade champêtre pour les bourgeois et zone de "prostitution errante". Le terrain est malgré tout dépeint à cette époque comme étant une vaste plaine, traversée de jolis ruisseaux, bordée de Saussaies (saules), ombragée par des massifs d'arbres et coupée de haies vives.

Une telle possession de l'Université au milieu des terres de l'abbaye a quelque chose d'incongru, surtout aux yeux des moines de Saint-Germain-des-Prés qui « auroient bien voulu l'incorporer à leur domaine, ou du moins en empieter la meilleure partie. Mais les Ecoliers y alloient trop fréquemment pour ne pas s'appercevoir des [manoeuvres des Religieux, ce qui incitait ces derniers à provoquer] de nouvelles querelles, afin de les dégouter tout-à-fait de cette promenade, et pouvoir s'étendre plus aisément sur [le Pré], ou s'en emparer dans la suite, comme d'un bien abandonné » (Texte de l'Université, 1695).

De plus, moines et écoliers ont des tempéraments fort différents... Les Ecoliers (étudiants de 20-25 ans) qui "appartenaient à toutes les nations, et formaient une sorte d'armée indisciplinée de 150 000 individus" ne se laissaient pas impressionner, ce qui exaspérait les religieux de l'abbaye. Les provocations des uns et les réactions musclées des autres engendreront de véritables batailles rangées (avec des morts) et une série de procès sur plus de cinq siècles opposant l'Université et l'Abbaye. Ces "chicanes" donneront autant de documents aux historiens pour retracer l'histoire de ce territoire.

Au 13e siècle, un bouleversement d'ampleur vient modifier la structure de la capitale et du quartier. La construction de l'enceinte de Philippe-Auguste vers 1200 va en effet définir pour des siècles le Paris Intra Muros (à l'époque, la muraille est considérée comme très large car elle enferme des terres encore en friche ainsi que des champs).

L'abbaye est hors les murs. Le terrain qui nous intéresse se trouve ainsi désormais borné par l'enceinte à l'est qui s'achève sur la Seine par la tour de Nesle. Grâce à la porte de Buci, le trafic est concentré autour du "chemin de l'ouest" dont les abords sont petit à petit construits.



En 1368, les Religieux ont ordre de fortifier leur Abbaye pour en faire une sorte de citadelle qui puisse résister aux incursions des Anglais. Pour cela, ils doivent construire un mur d'enceinte et des douves, empiéter sur les deux Pré-aux-Clercs qui arrivaient jusqu'à leurs clotures et abattre des maisons et une chapelle appartenant à l'Université. En guise de dédommagement, les Religieux cèdent une portion de terrain qui vient agrandir le petit Pré-aux-Clercs vers la Seine.


Probable tracé de l'ancien petit Pré-aux-Clercs (trait vert foncé), et en vert clair nouvelle emprise avec la partie ajoutée par l'Abbaye en dédommagement des terrains pris à l'Université pour élever ses fortifications.


Pour l'alimenter en eau les douves de l'Abbaye, la Noue est creusée pour en faire un canal large d'environ 20 m entre la Seine et les fossés. Ce canal est baptisé "petite Seine". Le long de ce canal vers l'est, un chemin se forme. Ce "chemin de la Noue" définit en fait le tracé de la future rue Bonaparte.



Au cours du 14e et 15e siècle, peu de choses changent. Le terrain demeure nu, couverts de prés, comme en témoignent les rares représentations de la zone à l'époque. Les parisiens "intra-muros" considèrent encore qu'il s'agit de la campagne.


Détail de l'enluminure de juin des Très Riches Heures du Duc de Berry, en 1411. L'artiste a "planté son chevalet"
au niveau du Palais de L'institut actuel : on voit donc au premier plan les prés au moment de la récolte, et au fond,
l'Ile de la Cité fortifiée. En bas à droite de l'image un petit cours d'eau : peut-être la Noue ? © Droits réservés RMN



Extrait d'une peinture exécutée vers 1500. On y voit derrière les personnages l'abbaye Saint-Germain-des-Prés puis la Seine,
le Louvre, et tout au fond Montmartre. On entr'aperçoit à gauche du manteau rouge et juste en dessous du bateau sur la Seine,
une petite portion des prés. Peut-être le chemin que l'on y aperçoit est-il la future rue de Seine ? © Droits réservés RMN


Les choses demeurent paisibles, au moins en apparence, jusque vers 1538 où Paris commencent à s'agrandir. Les Religieux profitent de la demande de nouveaux logements pour louer ("aliéner") leurs terrains à bon prix, morcelant au passage les terres du Pré-aux-Clercs appartenant à l'Université. Cette dernière ne peut en effet être continuellement présente sur place pour contrôler les limites des terres attribuées par l'abbaye aux particulier. En guise de représailles, les Ecoliers détruisent plusieurs maisons qu'ils estimaient construites par l'abbaye sur leur territoire.

En 1539, la parcelle du petit Pré-aux-Clercs était devenue un réceptacle d'immondices souvent inondé au temps des hautes eaux. L'Université constatant qu'en plus sa superficie diminuait "chaque jour" et qu'elle ne lui rapportait rien, elle décide de la bailler également pour y bâtir des maisons. Ainsi, en 1540, le petit Pré-aux-Clercs est mis aux enchères.

Le terrain est acquis par Pierre Le Clerc, vice gérant du conservateur des privilèges apostoliques (?!), mais il doit attendre 3 ans de diverses procédures judiciaires pour pouvoir commencer à revendre le terrain par parcelle. Pierre le Clerc signe des sous-baux de 1543 à 1546 et divise ainsi son terrain en 11 parcelles nues de dimensions inégales. On retrouve encore les limites de ces parcelles dans le cadastre actuel.


Limites exactes du petit Pré-aux-Clercs sur le cadastre actuel, et lotissement en 11 parcelles effectué par
Pierre le Clerc entre 1543 et 1546. Toutes les terres environnantes à part celles qui sont à l'ouest, appartenaient à l'abbaye.


Les historiens estiment que c'est à cette époque que la rue des Marais, future rue Visconti, apparaît. Sans doute en quelques mois seulement, la zone habitée s'est étendue, et d'abord sur les terres de l'abbaye. Il semblerait qu'au moment où Pierre le Clerc divise son terrain, il existe déjà un embryon de rue coté rue de Seine, comme semble en témoigner quelques plans de l'époque. Il est certain en revanche, que certaines des parcelles vendues par Pierre le Clerc étaient à cheval sur la rue : celle-ci n'était pas encore prolongée jusqu'à la rue Bonaparte.


Extrait du plan de Bâle sur lequel on voit un petit bout de la rue des Marais, côté rue de Seine.


En ce qui concerne le choix du nom de "rue des Marais", il semblerait que ce soit par allusion au nom d'un propriétaire voisin : voir pour cela la page "l'énigme du nom".

Les parcelles furent à leur tour revendues et/ou construites et en moins de dix ans le terrain était entièrement couverts d'édifices et de jardins. Ce quartier à la fois proche de la ville et au bord de la campagne était en effet très convoité.

En 1549, Pierre Le Clerc, harassé par les critiques, rétrocède le petit Pré-aux-Clercs à l'Université. Pierre Le Clerc s'était néanmoins réservé une parcelle (correspondant aux 17-19 rue Visconti - 24-26 rue Jacob actuels).

Ainsi, la rue des Marais est entièrement créée entre la rue de Seine et la rue Bonaparte (alors rue de la petite Seine ou chemin des Petits-Augustins), plus anciennes. Au sud de la rue, l'îlot s'arrête au niveau de la rue Jacob (alors rue du Colombier) qui marque la limite de l'abbaye avec ses fossés. L'îlot nord de la rue est continu jusqu'à la Seine.


Plan de la censive de l'Université sur parchemin. On y voit une partie de la rue des Marais (au niveau du cartouche "Orient")
et l'abbaye avec ses fossés et le canal de la petite Seine. Archives Nationales, cliché B.E.-R.


En 1551, soit 12 ans après que Pierre Le Clerc l'eut réclamé, une sorte de dos d'âne est monté en bordure de la Seine (le futur quai Malaquais) afin de protéger le terrain (plus bas que les terres environnantes) des crues du fleuve. Comme il ne subsiste rien de ce dos d'âne aujourd'hui, on peut supposer que c'est l'ensemble du terrain qui a été terrassé à cette époque et surélevé de quelques mètres pour être hors eaux. Des fouilles sous l'école des Beaux-Arts au 19e siècle ont en effet démontré qu'il y a environ 4 m de terres rapportées par dessus le niveau d'origine du terrain.

Très rapidement, les protestants viennent s'installer rue des Marais, au point qu'en 1559, le premier synode national a lieu dans une maison de la rue. La rue puis tout le quartier sont surnommés "le petit Genève" en référence à la ville d'accueil des huguenots. Un des avantages de la rue qui a pu attirer les protestants, en ce temps-là pourchassés, est la double juridiction dont elle bénéficiait. En effet, la parcelle du petit Pré-aux-Clercs appartenait, comme on l'a dit, à l'Université et s'étendait sur la moitié ouest du terrain allant de la rue Jacob à la Seine et de la rue de Seine à la rue Bonaparte. Ainsi, à l'est, sept maisons relevaient de l'Abbaye. Les protestants firent communiquer leurs demeures par des ouvertures secrètes, de telle sorte qu'il était possible de passer d'une juridiction à l'autre sans être aperçu de la rue.

La double juridiction de la rue n'était pas le seul attrait du quartier. A l'époque, les constructions n'étaient pas nombreuses, et celles qui y étaient bâties, maisons de campagne ou tuileries rustiques, n'empêchaient pas "la vue de s'y reposer sur la verdure des champs et des pâturages qui s'étendaient au loin le long de la rivière". On n'y entendait pas ce murmure fatigant de la foule affairée, se pressant dans les rues étroites de l'intérieur de Paris, et l'attention n'y était pas distraite par les cris de toute sorte dont retentissaient les quartiers industrieux. Aux jours de fête, l'affluence des promeneurs donnait au paysage une animation qui, contrastant avec la tranquillité habituelle de ces régions, en rompait la monotonie sans en diminuer le charme. Placé sur la limite où le bourg Saint-Germain venait se fondre avec les terres en culture, le petit Pré aux clercs offrait à ses hôtes le double avantage résultant du voisinage des champs et de la ville.

En 1609, la Reine Marguerite de Valois, répudiée par Henri IV, achète à l'Université une large bande de terre en bordure de Seine allant de la rue de Seine à l'actuelle assemblée nationale. Elle fait construire son palais sur la partie est de cette bande coté rue de Seine et créée de vastes jardins dont les allées principales deviendrons les rues de Lille et de l'Université. Son palais est tellement large qu'il atteint les façades nord des maisons bâties sur le côté nord de la rue des Marais (le palais occupait quasiment toute l'emprise des deux actuels pâtés de maisons compris entre la rue Visconti et la Seine). Elle y meurt en 1615 et son palais sera démantelé en 1622. Bien que très éphémère, le présence de la Reine a apporté du lustre au quartier qui gagna énormément en réputation.



Au début du 17e siècle, le pouvoir de l'Université baissant (d'autres Universités se créaient), les Ecoliers cessent progressivement de se battre. En 1630, l'Université décide de mettre en valeur ses propriétés du Pré-aux-Clercs en faisant réaligner les maisons les unes par rapport aux autres, donnant un nouveau cachet au quartier qui allait attirer encore de nouveaux habitants.

En 1640, les fossés de l'abbaye et le canal de la petite Seine sont comblés. On en profite alors pour dégager de nouvelles rues : la rue Saint Benoît, la rue Sainte-Marguerite (engloutie par le boulevard Saint-Germain) et rue du Colombier (future rue Jacob). Le coté sud de la rue du Colombier est ainsi bâti sur l'emplacement des douves. Le coté nord avait été bâti lors du lotissement du petit Pré-aux-Clercs et d'ailleurs, presque tout le coté sud de la rue des Marais avait pour façade principale le côté nord de la rue du Colombier.



Corneille témoigne en 1642 des changements du Pré-aux-Clercs en faisant dire à Dorante et Géronte, dans Le Menteur : "en superbes palais à changé ses buissons" puis "Paris voit tous les jours de ces métamorphoses, dedans le pré aux Clercs, tu verras mesme choses".

En 1661, le Collège des Quatre Nations (aujourd'hui Palais de l'Institut) est construit et remplace la tour de Nesle et la muraille de Philippe-Auguste.

A peu près à la même époque, on construit l'hôtel de Liancourt, propriété du duc de la Rochefoucauld-Liancourt. Cet hôtel de grandes dimensions occupait la moitié du pâté nord de la rue (qui allait jusqu'à la Seine). Ses murs longeaient la rue des Marais, et deux ou trois immeubles (du 8 au 14) était des dépendances de l'hôtel, lui offrant des entrées secondaires, la principale se situant rue de Seine. Mme de Sévigné et Mme de Lafayette y passèrent des soirées de causerie spirituelle avec le maître de maison.

En 1825, la rue des Beaux Arts est percée sur les ruines de l'Hôtel de Liancourt qui aura donc marqué le quartier de sa présence pendant près de 200 ans.


La position de l'Hôtel de Liancourt (en rouge) avec ses vastes jardins (en vert).



Projet de percement de la rue des Beaux-Arts à travers les ruines de l'hôtel de la Rochefoucauld-Liancourt, peint en rose, vers 1825.


Au cours de la deuxième moitié du 19e siècle, Paris est largement remanié par Haussmann et ses successeurs. En particulier les terrains situés autour de Saint-Germain-des-Prés seront totalement remaniés (création de la rue de l'Abbaye, du boulevard et de la place Saint-Germain...) laissant l'église "nue" de tous les bâtiments de l'abbaye et mettant fin à 1 300 ans d'histoire.

La rue Visconti, rebaptisée ainsi en 1864, échappera de justesse à ces travaux, bien que directement visée. Il était en effet prévu de poursuivre le percement de la rue de Rennes à travers la rue, pour déboucher, après une fourche, de part et d'autre de l'Institut (voir la page "On l'a échappée belle"). Le projet a été discuté âprement et retardé pendant des années et c'est seulement en 1914 que les premières expropriations commencent. Elles s'arrêtent en 1926, et avec elles, le projet de percement.







Baptiste Essevaz-Roulet
(courriel : b.essevaz-roulet@ruevisconti.com)